Au quotidien, nous transpirons et évacuons 0.5 litres de sueur par jour et pouvons aller jusqu'à plusieurs litres ! Transpirer est un phénomène normal et vital. C’est un mécanisme essentiel, attestant que le corps fonctionne correctement. Pour corriger l’odeur qui s’en dégage voire même limiter la quantité de sueur produite, nous avons pris l’habitude d’appliquer du déodorant, sans vraiment comprendre ce phénomène.
MAIS POURQUOI TRANSPIRE-T-ON ? ET POURQUOI L’ODEUR EST-ELLE SI SINGULIÈRE ?
Origine et bienfaits de la transpiration
Plusieurs causes sont à l’origine de ce phénomène physiologique.
Tout d’abord la transpiration peut être dûe à une élévation de température corporelle, suite à une haute température environnante ou à un effort physique. Dans ce cas, la sueur joue son rôle de régulateur de la température corporelle. Le corps met tout en œuvre pour rétablir sa température moyenne à 37°C. On parle de thermorégulation.
La transpiration peut également être dûe à une réaction au stress émotionnel. Les hormones produites par ce stress vont alors induire la production de sueur.
Mais ce n'est pas tout, la sueur permet de détoxifier le corps et participe également à la formation d'un biotope spécifique, d’où la présence d’un microbiote adapté à ces zones moites.
Comment produit-on de la sueur ?
La sueur est sécrétée par des glandes sudoripares aussi appelées sudorales. Il en existe plusieurs millions situées sous la couche profonde de la peau, le derme. Elles se distinguent en deux types :
Figure1 : Coupe de la peau transversale avec mise en avant de la localisation des glandes sudoripares
Les glandes eccrines sont réparties sur presque l’ensemble du corps avec une plus forte densité au niveau de la paume des mains, de la plante des pieds et sur le front. Elles sécrètent une solution aqueuse hypotonique appelée la sueur, et jouent un rôle important dans la thermorégulation, l'hydratation de l’épiderme, l’immunité cutanée et la cicatrisation épidermique. La sueur est composée à 90% d’eau et d'électrolytes (sodium, potassium, calcium, magnésium, glucose, pyruvate, lactate et peptides antimicrobiens).
Suite à l’activation des TRPVs (transient receptor potential vanilloid) au niveau cutanée par un stimulus thermique, le système nerveux central déclenche une réponse parasympathique via l’hypothalamus qui induit une production de sueur au niveau des glandes eccrines. La sueur alors produite est ainsi évacuée par les pores et permet la diminution de la température corporelle, la chaleur se fixant à la sueur évaporée.
Les glandes apocrines, quant à elles, sont principalement situées au niveau des aisselles, des paupières, du pubis et des parties génitales et mammaires. La sueur qu’elles produisent est souvent la résultante d’une forte émotion. Sa composition est identique à la sueur des glandes eccrines mais on y trouve également des protéines, des lipides et des phéromones
Les glandes apocrines sont activées par le système hormonal et notamment par les androgènes, ces glandes exprimant les récepteurs aux androgènes. De ce fait, elles ne sont actives qu’à partir de la puberté et sont considérées comme caractères sexuels secondaires. Les lipides contenus dans les sécrétions de ces glandes sont alors métabolisés par le microbiote cutané et sont responsables de l’apparition des mauvaises odeurs.
Pourquoi transpirer induit une mauvaise odeur ?
A l’inverse de ce que l’on peut penser, la sueur est INODORE ! Elle n’est donc pas responsable de la mauvaise odeur.
A la surface de la peau au niveau de la zone des aisselles, on retrouve un microbiote spécifique dont certaines espèces sont responsables des mauvaises odeurs. En effet, ces espèces bactériennes possèdent des enzymes leur permettant de métaboliser les composants des sudations apocrines. C’est ainsi qu’elles vont libérer des composés malodorants et volatils, comme les thio-alcools à l'origine de l'odeur caractéristique de la sueur.
Figure 2 : Image montrant comment l'odeur corporelle est produite sous les aisselles. - Base structurelle du transport des précurseurs de mauvaises odeurs dans l'aisselle humaine - 2018 Crédits : Université de York et Oxford*
*SOURCE : Base structurelle du transport des précurseurs de mauvaise odeur dans l'aisselle humaine - Gurdeep S Minhas, Daniel Bawdon, Reyme Herman, Michelle Rudden, Andrew P Stone, A Gordon James, Gavin H Thomas , Simon Newstead
Certaines espèces bactériennes se développant préférentiellement dans les zones humides telles que les aisselles, représentent donc la principale cause de mauvaise odeur essentiellement lors d'épisodes de sudation importants. Mais l’odeur produite peut également dépendre d’autres facteurs. Selon l’hygiène de vie (alimentation), l’hygiène corporelle, le cycle menstruel, l’âge, la maladie... Les sécrétions retrouvées dans la sueur vont être différentes. C’est la raison pour laquelle l’odeur corporelle n’est pas la même.
Quelle que soit son origine, et bien que parfois associé à une situation désagréable, il est important de comprendre que la transpiration témoigne du bon fonctionnement de l’organisme. Parfois pour mieux vivre ce phénomène, il peut être nécessaire de neutraliser l'odeur de sueur, sans bloquer la production de sueur en appliquant un déodorant. Tandis que pour réduire la production de sueur, un déodorant au rôle d’anti-transpirant, sera la meilleure solution.
Mais comment formuler ces produits et sélectionner les bons ingrédients tout en prenant soin de la peau ? Voilà les prochains sujets à découvrir dès maintenant sur notre blog.
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